La souffrance au travail
Maux du travail… et si l’on jouait sa santé au travail.
Jeudi 10 avril 2014 tous les ingrédients sont réunis pour un moment de réflexion sur la souffrance au travail.
L’association EPIS s’investit sur cette thématique dans le cadre d’un programme financé par l’Agence régionale de santé (ARS). L’objectif est d’utiliser au mieux les compétences des différents professionnels de santé pour répondre de façon coordonnée et cohérente aux situations rencontrées par les médecins lors de leurs consultations. Face à des situations complexes, pour les professionnels de santé, les réponses et les modalités d’accompagnement de la personne en souffrance sont à rechercher tous ensemble. Cette démarche suppose une réflexion sur les pratiques de chaque soignant, réflexion partagée ce soir-là avec le nombreux public présent.
Le cadre : des professionnels de l’association et des acteurs de théâtre amateur pour un théâtre forum animé par l’association « La fabrique des gestes ». Après la « représentation » des questions peuvent être posées aux représentantes de l’association « SOS souffrance au travail ».
Une première maquette met en scène une femme infographiste se sentant en échec car très dévalorisée à son travail, « juste bonne pour servir le café à son chef ». Malheureusement elle n’arrive pas à faire prendre conscience à son mari de l’intensité de sa souffrance et c’est l’enchaînement de propositions des participants, non pas pour donner la solution mais imaginer un autre comportement de l’époux, des amis qui viennent dîner, du manager en question. … On ne reste pas sur une situation de blocage.
Deuxième maquette : « comment faire pour dire à l’autre qu’on souffre sur son poste à la chaîne dans une usine de confection ? » Comment le faire entendre là aussi au mari ? La démission proposée dans une intervention, si elle satisfait le mari fait réagir car « dans la conjoncture actuelle, on ne démissionne pas ! » La discussion qui s’en suit pourrait se prolonger encore longtemps…
Après tous les propos échangés, l’association « SOS souffrance au travail » rappelle que le but de la soirée est de sensibiliser chacun sur ce qu’est la souffrance au travail, comment cette souffrance peut-être moins tabou, mieux observée par les conjoints, par les collègues et les professionnels de santé qui reçoivent la plainte...
L’impression ressentie est qu’il est possible, de la place qu’on occupe, de trouver des pistes pour rompre l’isolement des personnes en souffrance. En tout cas, avec le théâtre forum, il a été possible de parler de ces questions entre usagers et professionnels. Les professionnels se sentiront peut-être moins démunis et conforteront leur conviction de l’importance de l’écoute à accorder au patient et de l’intérêt du travail d’équipe. Il est logique que les pouvoirs publics facilitent cette approche ; on ne peut que s’en féliciter.
Daniel Coutand, médecin en santé publique, qui a accompagné EPIS, pour se structurer et de développer.